
En route pour Kōya, montagne sacrée et haut lieu de pèlerinage bouddhiste qui abrite 117 temples (autrefois 2000 dans une ville de 3x2km). Nous prenons le train qui serpente dans la montagne. Puis un téléphérique pour arriver dans la ville.


Arrivé en ville nous commençons par visiter des temples de manière un peu aléatoire














Nous achetons un carnet de Goshuin, un carnet où l’on peut demander à chaque temple qu’un moine le calligraphie (et appose les tampons officiels du temple) attestant de la visite/pèlerinage de celui-ci (carnet sacré, il ne faut mettre que des calligraphies de temple bouddhistes ou shintoistes)


Direction maintenant notre Shukubo, un temple bouddhiste qui accueille les pèlerins pour la nuit.



En attendant la première activité, poupou s’exerce au Shakyo (copie des sutras sacrés), il se lave mains, visage et bouche, répète 7 fois le mantra « Namu Daishi Henjyo Kongo » puis commence à recopier le sutra en répétant son vœux dans sa tête.

Nous commençons la soirée par une méditation avec la méthode de Ajikan (signifiant « meditation sur la lettre A »). Cette méditation est pratiquée par l’école Shingon bouddhiste. On médite sous la tutelle d’un moine en regardant la lettre Sanskrit « A » (qui représente Dainichi Nyorai le bouddha supreme, la vérité fondamental de l’univers) peinte sur une toile blanche avec un lotus, le blanc représentant la lune symbole de pureté, et le lotus la volonté d’atteindre l’éveil. Mode d’emploi :
- S’assoir en tailleur.
- Main droite posée sur main gauche, les pouces se touchant formant un Ô, le tout posé sur les jambes.
- Relever son estomac pour soulever son pelvis, relâcher la tension du cou et des épaules.
- Placer son dos droit
- Yeux mi ouverts, mi fermés
- Inspirer par le nez et expirer par la bouche le plus lentement possible, répéter 3 fois en comptant
- inspirer et expirer par le nez à vitesse normale, répéter 10 fois en comptant.
- refaire l’étape précédente autant de fois que l’on veux. (ne pas compter plus de 10)

Nous est servi ensuite un repas de moine (Syojin Ryori) dans notre chambre, nourriture végétarienne, sans ail ni oignon (car sinon ils puent de la guelle et ça dérange les autres pendant leur méditation)

Après le repas, nous allons faire une visite guidée de nuit du cimetière Okunoin.
Ce cimetière abrite plus de 200 000 morts, toute religion et toute nationalité est la bienvenue. Les arbres sont gigantesques et majestueux ils ont en moyenne entre 200 et 600 ans, le plus vieux ayant plus de 900 ans


Ce cimetière date de 835, à la mort d’un pratiquant, on crée 2 urnes, l’une grande avec la majorité des cendres qui peut être gardée par la famille, l’autre petite avec seulement l’os hyoide (dans le cou) celui ci ressemble à un Ô : la pose des mains que l’on a en méditant, seul celui-ci peut être enterré dans ce cimetière.
Les tombes ont plusieurs formes, celle-ci représente de bas en haut les éléments qui forment toute chose de l’univers : terre, eau, feu, vent, espace. Le 6eme au dessus étant la conscience. A la mort, nous retournons donc à l’univers.

On note également la présence de 2 monuments d’entreprises japonaises, celles-ci remercient ainsi certains employés sur ce site sacré. Elles décident de quel (ex)employés seront remerciés par les moines.

Fun fact : le Japon est le seul pays où les moines bouddhistes peuvent se marier.
Les statues avec des bonnets et des tabliers sont des bébés bouddha qui sont priés pour la bonne santé des bébés.



Au bout de ce cimetière, il y a le mausolée de Kūkai, fondateur de la ville et de la branche Shingon bouddhiste. Ce moine parfois designé comme père de la culture japonaise, est le premier à avoir ouvert des écoles, et aurait inventé les 2 systèmes d’écriture japonaise Hiragana et Katakana (le dernier étant les Kanji empruntés au chinois). La légende raconte qu’il s’est enfermé dans ce mausolée pour prier à l’âge de 62 ans en 835, 90 ans plus tard un autre moine a ré ouvert le temple pour constater que Kūkai était toujours vivant en méditation, il lui a donc fait une coupe de cheveux et a refermé définitivement les portes qui n’ont pas été ouvertes depuis, on dit donc qu’il médite depuis 1200 ans ici.
Avant d’entrer dans cette partie sacrée, au lieu de nous baigner dans la rivière comme faisait les moines d’autrefois, on arrose un bouddha.





On remercie chaudement la mama pour avoir sponsorisée ce moment !

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